La voiture des Croisés (14ème siècle) Notre curiosité du jour est une reconstitution numérique de la voiture à vent de Guido da Vigevano (1280-1349), réalisée par l'historien allemand Ulrich Alertz.
Le chercheur s'est appuyé sur le manuscrit et les plans originaux de l'ingénieur italien, le Texaurus regis Francie (chapitres XI et XII, une sorte de guide pratique des croisades à l'attention du roi de France, Philippe de Valois (1293-1350).
Le Texaurus regis Francie est divisé en plusieurs folios. Neuf sont consacrés à la médecine (comment prendre soin de sa santé durant le long périple vers Jérusalem) et 14 sont dédiés aux aspects militaires (l'équipement et les engins de guerre).
Guido da Vigevano, qui sait que le bois est une denrée rare en Terre Sainte, recommande notamment de démonter les machines de siège et de les transporter en pièces détachées à dos de cheval. Il s'étend longuement sur les techniques d'assemblage et les joints.
Parmi, les machines qu'il décrit, il y des bateaux de guerre et deux charriots destinés aux batailles. Le premier fonctionne grâce à une manivelle, le second est un engin sophistiqué qui fonctionne grâce à un moulin à vent entraînant les engrenages et les roues. L'historien Rupert Hall a relevé plusieurs incohérences entre le texte et les croquis des appareils militaires, mais dans l'ensemble les conseils de l'ingénieur italien sont assez clairs. Ulrich Alertz est quant à lui, persuadé que la voiture à vent aurait parfaitement pu fonctionner sur un terrain plat et avec des vents assez forts.
Le roi de France n'est finalement pas parti en croisade et n'a jamais construit les fabuleuses machines imaginées par Guido da Vigevano. Deux ans après que l'ingénieur italien lui ait présenté son livre, Philippe de Valois provoque la Guerre de Cent ans (1337 à 1453) en confisquant le duché d'Aquitaine au roi Édouard III d'Angleterre (1312-1377).
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