Les montagnes sacrées
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pourquoi la montagne sacrée ?
Théâtre de toutes les cosmogonies et de tous les mythes, résidence de Shiva, demeure des dieux de la Grèce sur l’Olympe, sanctuaire des pharaons, porte du monde infernal en Mésopotamie… De la France au Tibet, de l’Inde à la Syrie, des Andes à l’Egypte, la montagne sacrée est le lieu où se manifestent les divinités, l’axis mundi, le lien entre ciel, terre et enfer, la voie de tous les mystères et de toutes les promesses.
L’ascension est un signe de la vocation spirituelle de l’homme, ce qui explique la variété et la multiplicité des symboles de la montagne : ziggurat, stûpa, obélisque, pyramide, sanctuaires et temples sur les hauteurs. Autant de constructions humaines reflétant la quête de l’au-delà, le dialogue toujours recommencé avec les dieux. C’est proche de la voûte céleste que l’homme entend le mieux la voix divine.
Nombre de montagnes sacrées sont en tout premier lieu des endroits de puissance. La puissance est souvent considérée comme dangereuse, comme source de crainte que l'on doit traiter avec le plus grand soin et le plus grand respect. Le mont Olympe, par exemple, était considéré par les Anciens grecs comme la demeure effrayante des divinités les plus puissantes. Le chemin qui conduisait à sa cime était gardé par des portes de nuages et d'obscurités ouvertes et fermées par les déesses du temps, à qui étaient confiées la protection de la montagne sacrée.
Dans le passé les guerriers Maoris traversant le plateau surplombé par le mont Tongariro en Nouvelle-Zélande détournaient leurs regards du sommet, de crainte de provoquer une tempête de neige éblouissante. Les conceptions maoris du mana des montagnes tapu telles que Tongariro soulignent la pure puissance d'une montagne sacrée qui la rend interdite aux humains ordinaires.
La puissance des montagnes peut prendre plusieurs aspects. Les cinq yüech ou principales montagnes sacrées de la Chine, en particulier le massif des Taï Shan, consacrent religieusement l'autorité politique de l'empereur permettant à ce dernier de régner sur les quatre régions de son empire, soutenu par le mandat du Ciel. De fréquents orages transforment des pics déchiquetés de l'Olympe en une toile de fond dramatique où se déploie de façon éclatante la puissance de Zeus qui règne divinement sur les Dieux et Déesses du tonnerre et de la foudre. La lave en fusion du Kilaunea à Hawaï incarne, pour de nombreux hawaïens l'énergie ardente et créatrice autant que destructrice de la déesse du volcan Pele. Comme le démontrent les exemples de l'Olympe et du Kilauea, la puissance d'une montagne sacrée peut être à la fois naturelle et surnaturelle.
Un autre thème largement répandu est celui de la montagne en tant que centre de l'univers. Delphes, sur les pentes du mont Parnasse était le site du l'Omphalos ou nombril du monde chez les anciens grecs. Un grand nombre de montagnes asiatiques, tels le mont Kailas au Tibet et le Gunung Agung à Bali, se modèlent sur le mythique mont Meru ou Sumeru, qui est l'axe cosmique autour duquel s'organise la cosmologie Hindoue ou Bouddhiste.
C'est une routine pour les femmes chamans au Japon et en Corée de gravir les montagnes sacrées et de s'y charger de puissances guérissantes et de se livrer à des rituels pour leurs patients. Le chef spirituel guérisseur de la tribu Winun, en Californie septentrionale sent qu'elle obtient son pouvoir de guérisseuse du mont Shasta, et en particulier d'une source située dans une prairie intacte et virginale, hélas menacée par un projet de station de ski. Les chanteurs traditionnels ou les hommes de médecine s'en vont vers les quatre montagnes sacrées du territoire Navajo, au sud-ouest des Etats Unis pour obtenir des herbes médicinales et des galets ; ils invoquent aussi ces montagnes dans des rituels et des peintures sur le sable, destinés à rendre santé et équilibre à une personne malade.
Un autre thème majeur est celui des montagnes en tant qu'ancêtres divins et séjour des morts, souvent évoqués dans les mythes originels. Ainsi, le mont Koya possède-t-il l'un des cimetières les plus impressionnants du Japon. Les populations d'Afrique orientale enterrent traditionnellement leurs morts face à des pics sacrés comme le Kilimandjaro ou le mont Kenya. La plupart des pics principaux de la Nouvelle-Zélande y compris l'Aoraki ou le mot Cook, sont révérés en tant qu'ancêtres des maoris qui arrivèrent dans les îles du nord et du sud dans les pirogues de migration. Selon le mythe originel du peuple coréen, ceux-ci sont les descendants de l'union d'un dieu céleste et d'une femme ours sur la montagne sacrée de Paekdu.
Le dernier thème à considérer est celui de la montagne en tant que lieu de révélation spirituelle et de transformation. Le mont Sinaï occupe une position particulièrement marquante dans l'ancien testament, comme étant le site impressionnant où Dieu révèle la Torah, enseignement de base du judaïsme et les dix commandements, qui sont la base de la loi et l'éthique de la civilisation occidentale. Dans le nouveau testament, jésus est transfiguré sur une montagne - généralement identifiée par le mont Tabor - et se révèle être ici le fils de Dieu. Les pèlerins bouddhistes qui se rendent à Wutai Shan en Chine, s'attachent à voir des manifestations de Manjushri, le Bodhisattva de la sagesse, qui peut leur apparaître sous la forme d'un dragon, d'un prince assis sur un lion ou sous la forme d'une boule de feu.
En Chine et au Japon les montagnes sont considérées comme des lieux idéaux pour la méditation et la transformation spirituelle que l'expression chinoise voulant dire "se lancer dans la religion" se traduit par "entrer dans les montagnes" (Demiéville 1965). Hua Shan, le pic le plus spectaculaire parmi les cinq pics sacrés de Chine, était le lieu favori des ermites taoïstes désireux d'accéder à l'immortalité.
En Amérique du Nord, les Indiens des plaines de diverses tribus recherchent des endroits élevés, en quête de révélations qui leur donnent un pouvoir spirituel et déterminent la direction que doivent prendre leurs existences.
Quelques montagnes sacrées MONT OLYMPE
Le mont Olympe est la plus haute montagne de Grèce, avec un sommet à 2 917 mètres. Elle fait partie de la chaîne du même nom. L'Olympe est traditionnellement le domaine des dieux de la mythologie grecque. Il fait partie des dix parcs nationaux de Grèce.
Puisque son sommet reste caché aux mortels par les nuages, l'Olympe est aussi un lieu de villégiature sur lequel les dieux grecs avaient élu domicile pour passer leur temps à festoyer (leur boisson favorite est le célèbre nectar et ils consomment l'ambroisie qui les rend immortels) et à contempler le monde.
Homère décrit ce lieu comme un endroit idéal et paisible, isolé des intempéries telles que la pluie, la neige ou le vent, où les dieux pouvaient vivre dans un parfait bonheur. Ceux-ci y avaient élu domicile après avoir évincé les Titans, Ophion et Typhon.
MONT FUJI
Le mont Fuji est une montagne du centre du Japon qui se trouve sur la côte Sud de l'île de Honshū, au sud-ouest de l'agglomération de Tōkyō. Avec 3 776 mètres d'altitude, il est le point culminant du Japon. Situé dans une région où se rejoignent les plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine, la montagne est un stratovolcan toujours considéré comme actif, sa dernière éruption s'étant produite fin 1707, bien que le risque éruptif soit actuellement considéré comme faible.
Le mont Fuji est une montagne sacrée depuis le VIIe siècle. De nombreux synonymes japonais du mont Fuji rendent eux aussi compte de son caractère religieux. Dans le shintoïsme, la légende raconte qu'un empereur ordonna de détruire au sommet de la montagne un élixir d'immortalité qu'il détenait : la fumée qui s'en échappe parfois serait due à ce breuvage qui se consume. De plus, selon la tradition, les divinités shintô Fuji-hime et Sakuya-hime y habiteraient tout comme Kono-banasakuya-hime, « La princesse qui fait fleurir les arbres » (en particulier les cerisiers). Le bouddhisme vénère quant à lui sa forme rappelant le bouton blanc et les huit pétales de la fleur de lotus. Toutes ces raisons font que son ascension est interdite aux femmes jusqu'en 1872 : une chapelle appelée Nyonin-do (« refuge des femmes ») leur permet d'attendre à l'abri leurs maris, fils ou frères.
C'est à l'époque du décès de Jikigyō Miroku (1671-1733), mort en jeûnant au mont Fuji, que la foi s'est transformée en religion et que l'ascension est devenue rituelle, même si sa pensée a été mal interprétée. Plus récemment, des sectes spécifiquement dédiées au culte du mont Fuji ont été créées, principalement dans les années 1940 comme celle de Fuji-Gōho fondée en 1946 par Ito Gensaku et celle de Fuji-Kyō fondée en 1948 par Hasegawa Teruhiro.
MONT EVEREST
L’Everest, en tibétain Chomolungma, en népalais Sagarmatha, aussi appelé mont Everest, est une montagne située dans la chaîne de l'Himalaya, à la frontière entre le Népal (Sagarmatha) et la Chine (Tibet).
La montagne est considérée comme sacrée par les Sherpas (Tibétains qui ont traversé et se sont installés au Népal). En fait, pendant de nombreuses années il a été jugé hors limites pour les êtres humains, jusqu'à ce que les Occidentaux soient arrivés, désireux d'atteindre le «toit du monde». La plupart des expéditions d'aujourd'hui commencent par des cérémonies de prière bouddhistes, où les grimpeurs cherchent la bonne volonté des dieux et un retour en toute sécurité. Il ya aussi plusieurs pierres Mani (rochers ou pierres avec des inscriptions bouddhistes) . Un mythe populaire à propos de l’Everest est le Yeti ou l’abominable homme des neiges
MONT NEBO
Le mont Nébo est un sommet de 817 mètres situé dans l'Ouest de la Jordanie actuelle.
Le récit biblique du dernier chapitre deutéronome (34:1) relate comment Moïse, interdit d'entrer sur la Terre promise vers laquelle il a conduit les Hébreux sortis d'Égypte, observe le pays de Canaan du haut de cette montagne avant d'y mourir.
Le lieu biblique du mont Nébo n'est pas connu précisément : si pour certains, le lieu décrit dans la Bible est le mont Sinaï, il se trouve pour d'autres dans les monts Abarim à l'est de l'embouchure du Jourdain dans la mer Morte. Ces hauteurs dans l'ouest de la Jordanie permettent d'observer le cours du Jourdain, et les terres de l'autre rive jusqu'à Jéricho, voire Jérusalem par temps dégagé.
MONT KAILASH
Le Kailash, ou Kailâsa, est une chaîne de montagnes du plateau tibétain ainsi que son plus haut sommet (6 714 mètres). C'est la plus haute montagne du Tibet en dehors de l'Himalaya. Située dans la préfecture de Ngari, à proximité du lac Manasarovar et du lac Rakshastal, elle est à la source de deux des quatre plus grands fleuves d'Asie : l'Indus et le Sutlej. Cette montagne est le centre de l'univers bouddhiste (chaque bouddhiste aspire à en faire le tour), c'est aussi un endroit sacré pour les hindous, les jaïns et les bönpos depuis des siècles. Les abords de la montagne divine sont des lieux saints où « les pierres prient ».
Le sommet du Kailâsa est considéré comme la demeure de Shiva et de sa shakti Pârvatî – littéralement fille de la montagne –, ce qui explique son caractère sacré pour les hindous qui le voient aussi comme un lingam accompagné du yoni symbolisé par le lac Manasarovar. Selon une légende, au cours d'une altercation avec un moine bön, le maître Milarepa, pour montrer sa supériorité, se serait transporté au sommet de la montagne sur un rayon de soleil.
MONT SINAI
Le mont Sinaï ou Djebel Moussa (« montagne de Moïse ») est une montagne d’Égypte située dans le Sinaï et culminant à 2 285 mètres d'altitude.
Le mont est surtout célèbre dans la tradition biblique pour avoir été le lieu où Moïse reçut les Dix Commandements. Le mont Sinaï est un lieu saint qui prend une place importante dans les religions monothéistes méditerranéennes.
C’est là que dans la religion hébraïque, Moïse, après avoir libéré le peuple hébreu d’Égypte et avoir traversé la mer Rouge qui se referma ensuite sur l’armée égyptienne, reçut de Yahweh le décalogue (Les Dix commandements) également appelé les Tables de la Loi.
Le Coran y fait également référence sans pour autant qu’il n’y ait de trace écrite absolument explicite, cependant il y est fait référence des différents commandements indépendamment les uns des autres et du choix de Moïse par le Dieu des Chrétiens et des Juifs.
Les israélites considéraient déjà le Sinaï comme une terre sainte, mais des peuplades sémitiques présentes bien avant les hébreux et les égyptiens vénéraient déjà les divinités présentes dans ces montagnes. Dans la littérature rabbinique classique, le mont Sinaï est devenu synonyme de sainteté ; en effet il est dit que : «Lorsque le messie des juifs viendra, Dieu joindra les monts Sinaï, Tabor et Carmel ensemble et rebâtira le Temple de Jérusalem».
MONT SHASTA
Le mont Shasta (Mount Shasta en anglais, appelé Mount Sisson jusqu'en 1922) est un stratovolcan de Californie, à l'ouest des États-Unis. Son altitude de 4 317 mètres en fait le deuxième plus haut sommet de la Chaîne des Cascades et le plus haut sommet de Californie qui ne soit pas dans la Sierra Nevada. Le mont Shasta présente la particularité d'être à 3 000 mètres au-dessus de la plaine alentour.
Les Amérindiens de la tribu Iore, qui habitaient la région, pensaient que le mont Shasta était habité par l'esprit du chef Skell, qui était descendu du paradis vers le sommet de la montagne. Depuis lors, de nombreux autres cultes ont été attirés par le Mont Shasta. Pour les Acumawis, une source de la montagne serait formée des larmes de tous les daims pour leur éviter de pleurer lorsqu'ils sont tués par un chasseur.
Le mont Shasta est aussi le lieu d'un monastère bouddhiste, Shasta Abbey, fondé par Houn Jiyu-Kennett en 1971.
LES BLACK HILLS DES SIOUX LAKOTAS
Les Black Hills est une chaîne de montagnes sacrée pour les indiens Lakotas, où l'on trouve notamment le célèbre Mont Rushmore et ses sculptures géantes de présidents américains., situé dans la partie ouest de l'Etat du Dakota du Sud,.
Les Sioux Lakotas et les Cheyennes revendiquaient leurs droits sur ces terres sacrées au 19e siècle, car représentant le centre du monde d'après leurs croyances. L'appellation "Black Hills" proviendrait à ce titre du langage Lakota, du fait de leur couverture arborée lorsqu'on les observe à une certaine distance.
LE KILIMANDJARO, MONTAGNE SACRÉE DES LOCAUX
Situé au nord-est de la Tanzanie, le Kilimandjaro, composé de trois volcans éteints, est la plus haute montagne d'Afrique avec son pic Uhuru culminant à 5 891,8 mètres d'altitude. Considéré comme l'un des volcans les plus célèbres et mystiques au monde, notamment à cause de son épaisse couverture nuageuse qui empêche de voir sa cime aux neiges éternelles, il est l'objet de nombreuses représentations typographiques et iconographiques.
Berceau des pasteurs masaï et du peuple Chaga, le Kilimandjaro représente à leurs yeux une terre sacrée.
L'ETNA, BERCEAU DE LA MYTHOLOGIE
Volcan le plus haut d'Europe, situé en Sicile (Italie), à proximité de la ville de Catane, l'Etna serait aussi le volcan le plus actif au monde. Selon les grecs, il aurait abrité la forge d'Héphaïstos, où il y aurait fabriqué les armes des dieux de l'Olympe comme le trident de Poséidon ou la foudre de Zeus. Les bruits sourds s'échappant du volcan correspondraient ainsi au martèlement des outils.
Une autre légende grecque veut que le géant Encelade, puni par la déesse Athéna pour avoir déserté le champ de bataille contre les Titans, se soit retrouvé écrasé sous l'île de Sicile. Ainsi selon la légende, les coulées de lave du volcan correspondraient à son haleine de feu et les séismes correspondraient à ses tremblements.
Source: Wikipédia et autres.