complément de cette article :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Jésus le Nazaréen eut-il une descendance ?
On a écrit beaucoup sur Jésus le Nazaréen, nom que certains attribuent à la bourgade de Nazareth. En revanche, d’autres auteurs soutiennent que cela indiquait son appartenance à la secte juive des Nazarites ou Nazaréens qui, entre autres voeux, faisaient celui de ne se couper ni les cheveux ni la barbe. Toutefois, nous savons très peu de choses avec certitude sur sa vie.
Le Nouveau Testament collecte quelques moment fondamentaux de la vie de Jésus dans les quatre Evangiles canoniques. Mais ceux-ci font seulement référence à sa vie publique avec l’objectif de démonter qu’il était le Messie promis à Israël, et d’une manière détournée, à sa vie privée. Dans d’autres textes, connus comme apocryphes, nous pouvons obtenir une information complémentaire. Entre autres, se détachent les découvertes en 1945 à Nag Hammadi (Haute Egypte).
Dans les Evangiles apocryphes de caractère gnostique, on parle d’un Jésus intimement attaché à Marie-Madeleine, on affirme aussi que Pierre montrait une certaine méfiance et jalousie envers cette femme, se refusant à accepter qu’après sa mort, Christ ressuscité lui aurait confié ses enseignements secrets et la primauté de la communauté de ses successeurs.
voir article sur Marie de Magdala :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]et celui ci sur l'évangile de Marie-Madeleine :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Selon certains de ces textes, comme l’Evangile de Philippe, Madeleine était la compagne de Jésus et on mentionne mème l’existence d’une descendance des deux en termes clairs : « il existe le mystère du Fils de l’Homme et le mystère du fils du Fils de l’Homme ». D’autant plus que cet évangile développe cette affirmation, soutenant que Christ avait la capacité de créer et celle d’engendre, pour finir par suggérer que son union avec Madeleine fut un « mariage sacré », lequel se différencie du mot profane et le qualifie d’authentique mystère.
Il ne fait aucun doute que ces textes apocryphes poursuivis et détruits par l’Eglise depuis les années qui suivirent le Concile de Nicée au IVème siècle, laissèrent la place à une légende qui circula amplement durant le Moyen Age. Mais, jusqu’à quel point était-il possible de vérifier la persistance de cette tradition ?
Monastère de Sainte Marie de Oia PontevedraJe fis mes premières trouvailles dans « le chemin de Saint Jacques » celui de Prisciliano qu’il convient mieux d’appeler « l’Evèque hérétique » né en Galice fin 340. Prisciliano prèchait une doctrine gnostique, qui connut un grand succès dans le nord de l’Espagne et le sud de la Gaule. Presque tous les lieux en relation avec « le Chemin » étaient parsemés de références toponymiques d’Oc. Ce n’est pas par hasard qu’il y en ait une à Compostelle avec Marie de Magdala et le secret du Graal en Languedoc français, nous situant aux alentours de Rennes-le-Château, une des clés de l’énigme.
Ce fut au Monastère de Sainte Marie de Oia, dans son église monacale cistercienne du XIIième siècle, que je trouvai la première piste. Là se trouvait un retable qui décrivait la venue de l’Esprit Saint. D’un côté mon attention fut attirée par sa grande ressemblance avec le sceau des chevaliers Templiers de l’abbaye de Notre Dame du Mont Sion. De l’autre, le personnage central représentait Marie-Madeleine entourée des apôtres, tandis que le Saint Esprit, sous forme de colombe, descendait sur eux.
Observez la couleur rousse des cheveuxComme je m’approchai et observai avec attention le retable, réalisé en bois polychrome et peint à l’huile, je découvris sept icônes ajoutées dans la partie inférieure et en l’observant avec attention, je vis qu’ils retraçaient différents passages bibliques concernant Jésus et Marie-Madeleine.
Bien que le personnage central du retable prétende être celui de Saint Jean l’Evangéliste, de nombreux détails le contredisent. Traditionnellement, on le représentait avec un aspect viril, à la barbe fournie et d’âge mûr presque toujours un livre à la main. Il suffit de se souvenir des toiles sur Saint Jean l’Evangéliste de peintres comme Le Gréco, Le Titien ou Vélasquez. Au contraire, le personnage central du retable est incontestablement féminin. Je l’identifiais à Marie-Madeleine par la crinière longue de couleur cuivre rousse, le type de vêtement et coloris les plus utilisés dans sa représentation, avec une dominante de rouge. Et aussi par le fait qu’elle tient dans la main gauche l’urne contenant les huiles avec lesquelles elle oint Jésus, renseignement sans équivoque, alors ainsi elle est comme on l’a représentée le plus souvent.
Comme nous l’avons mentionné, en dessous de l’image centrale, il y a sept iconographies, de moindre dimension, dans quatre d’entre elles, on peut reconnaître Marie-Madeleine et les trois centrales de plus grande dimension représentent des épisodes de la vie de Jésus : la naissance, la crucifixion et la descente de la croix.
Exposer et décrire en détail ce que représentent toutes les icônes serait impossible dans cet article à cause de la grande quantité de renseignements et photographies. Mais comme la principale évidence à laquelle nous avons fait référence se trouve précisément dans quelques unes de ces images, nous allons nous référer concrètement à ces derniers extraits.
Tout près d’où je vivais, je découvris un autre élément significatif. Il s’agissait du Monastère Royal de Sainte Croix appartenant à l’ordre cistercien, situé à Aiguamurcia, dans le Haut Camp, province de Tarragone. En plus de l’indubitable qualité artistique des différents styles représentés dans cette église monacale, mon attention fut attirée par l’une des deux chapelles situées sur les bas-côtés du Temple, à côté de la porte de l’entrée principale.
Cette chapelle consacrée à Saint Jean l’Evangéliste, allait me procurer de grandes et agréables surprises car sur l’image centrale du retable, apparaît le personnage de Saint Jean l’Evangéliste sous un aspect féminin très marqué : avec de longs cheveux roux et bouclés, des lèvres de couleur cramoisie charnues et sensuelles, portant une coupe ou Graal dans la main gauche à hauteur de la poitrine.
Sur l’image centrale, apparaît la scène de la crucifixion de Jésus, entre les deux larrons et au pied, nous trouvons la plus grande des surprises : Marie-Madeleine enceinte !
Je contemplais la scène de tous les angles possibles pour exclure la possibilité d’une illusion d’optique. Mais il ne s’agissait d’aucune erreur d’appréciation. La Magdaléenne représentée au pied de la croix de Jésus, complètement défaite, la chevelure rousse lâchée et un mouchoir, dans la main gauche, trempé de larmes, était représentée enceinte, les seins gonflés, les mamelons bien marqués et le ventre proéminant dans la position caractéristique de la grossesse. C’est un ventre très bas, sur le point d’accoucher, dans la position qu’adoptaient jadis les femmes d’orient pour donner le jour. A côté d’elle apparaît un crâne traditionnellement associé à Marie-Madeleine dans l’iconographie.
Pour ne laisser aucun doute concernant sa grossesse, l’auteur du tableau peignit une espèce de halo, comme se faisait alors - tel que mon ami Manuel de Perea, peintre, orfèvre et sculpteur eut à coeur de me l’attendre, très qualifié pour apporter de telles références – qui va de l’épaule à la ceinture, marquant clairement la poitrine gonflée de la Magdaléenne.
Marie-Madeleine enceinte au pied de la Croix
Sur le tableau apparaissent seulement les deux femmes qui sont traditionnellement identifiées comme la Vierge Marie (mère de Jésus) et Marie-Madeleine, ce qui clarifie quelque doute sur l’identité et l’état du personnage représenté. Le troisième personnage est l’apôtre Jean.
C’était la preuve ou évidence définitive que je cherchais. Serait-il possible que personne auparavant ne l’eut remarqué ? Pendant combien de temps était resté caché le message du retable ? Maintenant toutes les pièces du puzzle commençaient à se mettre en place. Il était nécessaire d’observer avec attention le reste du tableau, bravant le temps écoulé depuis son exécution jusqu’à ce moment triomphal. Un moment que jamais je n’aurais pu imaginer.
Dans la scène suivante, nous pouvons voir la descente de la croix de Jésus déjà mort, entouré de divers personnages. De gauche à droite, apparaissent Marie, épouse de Cléophas et cousine de la mère de Jésus ; Joseph d’Arimathie avec la barbe et le turban typique que portaient certains pharisiens ; Madeleine qui apparaît avec l’urne aux huiles dans les mains ; Lazare-Jean, soutenant par les bras la Vierge Marie ; Jeanne, soeur de la Vierge Marie et tante de Jésus, qui apparaît agenouillée, serrant les pieds du crucifié ; et enfin, grimpé sur l’échelle appuyée sur la croix, un personnage qui pourrait bien être Nicodème.
Tableau de la descente de la Croix
Dans l’iconographie de la descente de la Croix, l’auteur nous donne un détail de plus grande importance : tous les personnages qui apparaissent sur le tableau, doivent forcément être des parents de Jésus. Selon la loi de Moïse, il n’était pas permis de toucher les morts, à moins qu’ils ne fussent parents, comme nous pouvons le confirmer dans les Numéros 19-11 : « celui qui touche un mort, le cadavre d’un homme quelconque, sera impur pendant sept jours », l’interdit de toucher le cadavre est réitéré dans les Numéros 19:14-16, nous avons une plus grande précision. « Yahveh dit à Moïse : -Parle aux prêtres, fils d’Aaron, et dis-leur : personne ne sera souillé avec le cadavre d’un ses siens, sauf s’il c’est l’un de ses parents les plus proches : sa mère, son père, son fils, sa fille, son frère. Il pourra aussi devenir impur par le cadavre de sa soeur, toujours vierge, pour ne pas avoir appartenu à aucun homme, si elle était sa parente la plus proche ». un passage que corrobore Ezéchiel 44,25 : « ne vous approchez pas d’une personne morte pour ne pas être souillé, mais pour le père, la mère, le fils, la fille, le frère, la soeur qui n’a pas de marie, pourra vous souiller ». Comme nous le voyons, il était permis seulement de toucher les familiers morts les plus proches. Dans ce cas, l’auteur du tableau laissait apparaître une fois de plus la relation de parent proche qu’affiche Marie-Madeleine par rapport à Jésus.
Le reste de l’iconographie aussi fait référence à la relation entre celle-ci et Jésus. En fait, il insiste à nouveau sur la même idée, comme nous pouvons le voir dans une autre image où elle apparaît avec les signes sans équivoque de la grossesse.
Finalement, le possible descendance de Jésus et Marie-Madeleine est attesté par l’auteur du retable dans d’autres tableaux où nous pouvons observer Marie-Madeleine, accompagnée là de ses deux rejetons, dans ce cas, deux fillettes jumelles.
Iconographie correspondant à Marie-Madeleine avec les deux fillettes jumelles, emmenées par la main ou dans les bras. L’évidence de la descendance de Jésus et Marie-Madeleine ?
Ce retable laisse un justificatif, sous forme imagée, d’une tradition très ancienne qui, en dépit de l’hostilité de l’Eglise, se transmit tout au long du Moyen Age. En bref, je reçus le message suivant :
- Le statut social de Marie-Madeleine dans l’image de la princesse avec l’inscription IVUSTICIA.
- Epouse de Jésus, vêtue de deuil lors de la crucifixion avec la palme du martyr, également témoin du martyr auquel fut assujetti son souvenir à être présentée comme une prostituée quand, dans la Bible, il n’existe aucune base pour l’identifier avec le personnage de la pécheresse de l’Evangile. Cette identification arbitraire se consolida aux Vème et VIème siècle, projetant une représentation de discrétion qui voilà sa véritable valeur et sens historique.
- Graal vivant en qualité de porteuse du sang de Jésus à travers sa descendance (la toile qui la représente enceinte, appuyée à la croix, en augmente l’intérêt)
- Confirmation de la descendance (tableau avec les deux enfants jumeaux, dans les bras, montrant clairement sa parenté avec les ancêtres)
Source : Extrait du livre « El legado de María Magdalena - l’Héritage de Marie-Madeleine » de José Luis Giménez
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