Le premier des paradoxes sorites est le paradoxe du tas (sorite est un adjectif dérivé de sõros qui en grec ancien signifie « tas »). Il fut formulé au ive siècle av. J.-C. par Eubulide, qui fut dirigeant de l'École mégarique. Il tend à démontrer l'impossibilité qu'il y a à constituer un tas par l'accumulation de grains.
Ce type de paradoxe s'appuie sur le raisonnement par récurrence et sur le flou sémantique inhérent aux définitions des mots du langage usuel.
bon ! on va prendre un exemple pour que ce soit plus clair
ÉnoncésSous sa forme originale, le paradoxe du tas s'énonce
un grain isolé ne constitue pas un tas.
l'ajout d'un grain ne fait pas d'un non-tas, un tas.On en déduit que
l'on ne peut constituer un tas par l'accumulation de grains.Pour s'en convaincre, il suffit de raisonner par l'absurde, on obtient alors une contradiction par récurrence.
Par ailleurs, dénoncer la seconde prémisse revient implicitement à énoncer
il existe un nombre n tel que : n grains ne forment pas un tas, n+1 grains forment un tas.
Si l'on postule maintenant
Un tas reste un tas si on lui enlève un grain.Alors, considérant un tas, on peut en déduire par récurrence que
un grain unique ou même l'absence de grains constitue toujours un tas.Les deux paradoxes sorites précités reposent donc sur l'absence de définition quantitative précise du tas. Ils peuvent ainsi se ramener à la question :
Combien de grains faut-il pour faire un tas ? Désolée !
mais faut suivre hien ...