Une étude explore les effets de l’influence à distance par la pensée

Le Dr. Imants Barušs analyse des concepts souvent considérés comme intangibles ou spirituels. L’un d’entre eux évoque le champ d’énergie d’une personne, la capacité du champ d’énergie d’une personne à en influencer un autre, et d’autres phénomènes de ce genre. Mais combien y en a-t-il de cette capacité dans l’esprit d’une personne et comment existe-t-elle physiquement ?

Tandis que le Dr. Barušs, professeur de psychologie au King’s University College de l’Université du Western Ontario, ne répond définitivement pas ou de façon exhaustive à cette question, une de ces dernières études commence à attirer l’attention. Il est l’auteur principal d’un article intitulé « Alterations of Consciousness at a Self-Development Seminar : A Matrix Energetics Seminar Survey » (Nrd. Altérations de la conscience à un séminaire de développement personnel : L’étude des matrices énergétiques), publié en 2014 dans le Journal of Consciousness Exploration Research.

Dans cette publication, il fait part de deux expériences liées au pouvoir de la conscience.

Influencer à distance

Dans deux expériences, Barušs a dirigé ses pensées sur des personnes éloignées de lui, pour voir si ces personnes pouvaient sentir quelque chose. Ces expériences ont été détaillées dans son livre « The Impossible Happens », et ont été rapportées dans son article. Il s’est concentré sur l’effet que ces pensées avaient sur les niveaux d’énergie des sujets, s’ils se sentaient plus en forme ou plus fatiguées que d’habitude.

Il a réalisé ses mesures sur un total de 37 participants, arrangeant avec eux par mail l’heure et la date des sessions. Les participants s’assuraient de ne pas conduire à ces moments, et ils devaient également retranscrire comment ils se sentaient à ces moments. Barušs lançait une pièce au début de chaque session pour déterminer aléatoirement s’il pratiquerait l’influence à distance où s’il ne ferait rien.

Il a également noté son propre niveau de concentration et « la profondeur de son état altéré de conscience ».  Il a semblé que lorsque la profondeur de son état altéré était plus important, les participants étaient plus susceptibles de se sentir fatigués. Il a déterminé qu’il était probable que l’influence à distance ait eu un effet sur les participants (son résultat était de p < .05, ce qui signifie qu’il était moins de 5 % probable que le changement senti par les sujets était du au hasard plutôt qu’à son influence. En d’autres mots, il est plus de 95 % probable qu’il ait eu une influence sur leur niveau d’énergie).

Ces résultats devraient être pris comme un point de départ intéressant, mais Barušs a averti que les résultats pourraient changer si plus de points de comparaison étaient faits.

Les matrices énergétiques

Les matrices énergétiques sont une pratique dans laquelle une personne affecte supposément une autre avec son intention. Barušs a résumé certains des effets détaillés par un autre chercheur, Jos Marlowe de l’Institut de Psychologie Transpersonnelle : « Les participants ressentaient parfois différentes sensations somatiques, comprenant une sensation de chute, et la réalité devenait plus malléable de façon à ce que des événements improbables étaient plus susceptibles d’arriver, comme la rémission spontanée de la maladie. »

« Tous ces événements devraient être attentivement examiné, et nous essayons de le commencer avec cette étude », écrit-il. Ses expériences ont été conduites à la Conférence des matrices énergétiques à Philadelphie en 2012. Elles étaient le sujet principal de son article. Plusieurs participants ont été impliqués, allant de professionnels de santé à des ingénieurs et des techniciens. Pour la majorité, c’était leur première participations aux matrices énergétiques.

Barušs et ses collègues chercheurs ont fait remplir aux participants des questionnaires avant le séminaire, peu après l’expérience et deux mois plus tard, pour observer les changements à court terme et à long terme rapporté dans leur état physique et mental. Il a utilisé des tests de psychologie standards pour mesurer leurs états mentaux et émotionnels. Il a également utilisé le « Questionnaire court d’étude de la santé SF-36 », une mesure standard de la santé physique et émotionnelle utilisée dans la recherche médicale.

Selon les résultats de recherche obtenus,  la santé générale des participants s’est améliorée sur le long terme. Barušs a néanmoins de nouveau mis en garde sur l’interprétation des résultats. Il explique que certaines personnes dont la santé ne s’est pas améliorée pourraient ne pas avoir participé à l’étude de suivi, tous les participants de l’étude n’ayant pas répondu au suivi. Il est également possible que les personnes dont la santé s’est améliorée pourrait avoir pris d’autres mesures dans le même temps pour améliorer leur santé, et cette amélioration pourrait ne pas être directement un résultat des matrices énergétiques.

« Les altérations de conscience expérimentées dans le contexte des matrices énergétiques devraient être étudiées plus en profondeur », écrit Barušs. Il a également fait remarquer : « Pour les objectifs de cette étude, aucun effort n’a été fait pour distinguer les matrices énergétiques des facteurs non spécifiques comme les interactions sociales avec des individus ayant un état d’esprit semblable, la suggestion, l’écoute d’un orateur charismatique, et ainsi de suite. Mesurer ces facteurs auraient nécessité des études séparées. »

Cela pourrait-il être comme l’hypnose ?

Lorsqu’une personne semble influencer une autre personne d’une telle façon, cela soulève une question : que se passe t-il à un niveau subconscient ? Est-ce semblable à de l’hypnose ?

Les comportements durant les séminaires de matrices énergétiques sont comparables à ceux durant les séminaires d’hypnose, confirme Barušs. Il explique que le comportement des personnes en cours de soin par la foi pourraient être inclues dans cette comparaison. « Le mécanisme n’est pas connu pour aucun d’entre eux. »

La définition de l’hypnose généralement utilisée par les chercheurs est très vague, rapporte Barušs : « Les chercheurs sur l’hypnose ne peuvent pas se mettre d’accord sur une définition de l’hypnose. Le plus proche d’un accord auquel ils sont arrivés est de dire que l’hypnose est tout ce qui arrive dans des situations ayant été qualifiées d’hypnose. » …

Les personnes fortement susceptibles à l’hypnose tombe dans ces catégories : « Le positif, l’enclin au fantastique et l’enclin à l’amnésie ».

Dans le cas des matrices énergétiques ou de l’influence à distance, une personne peut activement décider d’être influencée, auquel cas il ou elle appartiendra à la catégorie du « positif ».

Barušs déclare qu’attribuer ces phénomènes à «  l’hypnose n’est pas une explication mais un ré-étiquettage », et que des investigations complémentaires doivent être menées pour en découvrir l’explication.

Cela faisait partie de la discussion que les chercheurs ont eu avant l’étude. Ils n’ont pas découvert de preuve à travers cette étude que l’hypnose était ce qui arrivait au séminaire, mais l’étude n’a pas spécifiquement été faite pour déterminer cela. Il est vrai, affirme Barušs, que ce qui arrive aux séminaires des matrices énergétiques peut être vu comme de l’hypnose, mais d’autres études sont nécessaires pour déterminer la relation ou la superposition entre les matrices énergétiques et l’hypnose.