Qui est Alain Soral ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Ennemi n° 1. Le 24 août, lors de l’université d’été du PS, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, désignait Alain Soral et Dieudonné comme les principaux adversaires à combattre, ce qui aura pour conséquence : un, de le faire connaître encore un peu plus, deux, une nouvelle campagne de presse de gauche (Politis , Le Monde diplomatique, Rue89, etc.). Au défi de toute la jurisprudence, sa maison d’édition Kontre Kulture a été condamnée par la LICRA à retirer de la vente un ouvrage dans un délai d’un mois, et à censurer certains passages de quatre autres ouvrages (dont Le Salut par les Juifs de Léon Bloy, qui est un essai projuif !). Si Alain Soral est pris sous un feu nourri d’attaques, c’est notamment parce que son site Égalité & Réconciliation est devenu incontournable sur la toile. Et qu’à lui seul, cet essayiste charismatique totalise plus de quinze millions de vues. Il y a un véritable « phénomène Soral », qui va s’amplifiant comme en témoigne son nouvel essai (avec Éric Naulleau comme faire-valoir), Dialogues désaccordés. Combat de Blancs dans un tunnel (Blanche/Hugo & Cie).
« La gauche du travail, la droite des valeurs. »
Programme d’Égalité & Réconciliation
« Frère de la comédienne Agnès Soral, ex-jet-setteur pique assiette des années Palace, récent pamphlétaire à succès, ce quadra au physique coupant et aux allures de red-skin vieillissant fréquente depuis quelques années déjà les plateaux de télévision avec une certaine efficacité rhétorique. […] Grâce à cette méthode de kickboxing télévisuel, il est l’auteur remarqué entre autres : d’un gros doigt en direction de Josyane Savigneau, la “Madame Livres” du Monde, sur le plateau de Campus, l’émission de Guillaume Durand ; d’une crise de nerfs de la comédienne Anouk Aimée sur celui de Tout le monde en parle de Thierry Ardisson (“Excusez moi mais je ne peux pas rester à côté de lui”) et d’une explosion de standard téléphonique à France 3 après un C’est mon choix sur les femmes […]. Rejoignant le mouvement croissant de libération de la parole gauloise (Camus, Houellebecq, Muray, etc.), il débite souvent avec brio une phraséologie néoréac en constante contradiction avec la loi Gayssot. »
Libération, 10 juillet 2002
« Jacques Attali ne diverge avec moi que sur les conclusions, et ce, pour des raisons évidentes d’intérêt de classe. »
Alain Soral (Le Choc du Mois, décembre 2006)
« Volontiers provocateur, Alain Soral s’inscrit dans la lignée des polémistes français allant de Léon Bloy à Jean-Edern Hallier. “Agitateur d’idées depuis 1976” selon sa propre expression, ce bretteur de talent, un brin gouailleur, se définit comme “le fils naturel de la dialectique et du populisme”. »
Le Spectacle du Monde, octobre 2008
« Le Faurisson du Net. »
Thierry Ardisson (Canal+ , 19 octobre 2013)
« Soral s’adresse en son seul nom aux citoyens de bonne volonté qui essaient de comprendre quelque chose à tout ce “bordel” – terme “soralien”. En tee-shirt, sur un canapé, désinvolte et concentré, il explique la situation : l’actualité et le sens de l’histoire. Son passé témoigne de sa sensibilité d’artiste : plusieurs films, un roman. Mais également de son courage intellectuel, car son parcours politique correspond à la tentation de bien des inquiets. »
Le Monde Diplomatique, octobre 2013
« Étonnante progression de cette lame de fond, qu’aucun discours politique n’a aujourd’hui les moyens intellectuels d’arrêter. »
Actualité juive, novembre 2013
Alain Soral, à l’état-civil Alain Bonnet, est un essayiste franco-suisse, né le 2 octobre 1958 à Aix-les-Bains (Savoie). Il a deux sœurs. La première est née en 1956 et la seconde, née le 8 juin 1960, est l’actrice Agnès Soral qui s’est fait connaître dans Tchao Pantin en 1983. Cette agnostique milite à Aquaverde, qui aide les Indiens à lutter pour la protection de la forêt amazonienne. Alain Soral est catholique et s’est marié à l’église en décembre 1996. Dans les années 60, la famille est installée en région parisienne à Meudon-la-Forêt. Son père est un notaire savoyard à la double nationalité française et suisse, et sa mère, une femme au foyer. Leurs enfants sont scolarisés dans des établissements privés catholiques, au très prestigieux collège Stanislas pour Alain Soral. Au printemps 1973, son père est poursuivi par la justice et son étude s’effondre (il décédera en 1991, peu après la fin de son incarcération à la prison fédérale de Chêne- Bourg en Suisse). Le couple se sépare dans l’année et les enfants suivent leur mère à Grenoble, puis à Annemasse (cité des Merlettes).
Après une adolescence difficile, Alain Soral arrête ses études secondaires en terminale, et remonte à Paris (1976) où il vivra de petits boulots (chantiers, convoyage…), tout en côtoyant la mouvance punk, avant d’être reçu aux Beaux- Arts. Il suivra parallèlement les cours de Cornélius Castoriadis à l’École des hautes études en sciences sociales tout en entamant une longue initiation à la boxe (il deviendra instructeur fédéral de boxe anglaise en 2004).
À cette époque, sa sœur connaît le succès avec Tchao Pantin (cinq césars en 1983) et contribuera à « incruster » son frère dans le Tout-Paris mondain. Il se lie étroitement avec Éric Walter (devenu critique d’art sous le nom de Hector Obalk), dont les parents l’hébergeront un temps, et Alexandre Pasche. Les trois signeront un très amusant traité de sociologie urbaine, Les Mouvements de mode expliqués aux parents (Robert Laffont, 1984). Lancé dans ce milieu, il donne des cours à l’école Esmod, mais, à la suite d’une dépression, refusera un poste de planeur-stratégie dans une grande agence de publicité. Il sera même gardien au château de la Bosselette, près de Dieppe, puis dans un ermitage en Côte-d’Or (1987-1990). Période où il rédigera un premier roman poignant, Le Jour et la nuit ou la vie d’un vaurien (Calmann-Levy, 1991). Parallèlement, il fait quelques apparitions comme chroniqueur dans des émissions de télévision, réalise des spots publicitaires, des courts-métrages pour Canal+ et écrit des scénarios pour Agat Films.
Ne se retrouvant dans aucun cadre classique, il rejoint le Parti communiste en 1990, et militera durant sept années à la cellule Paul Langevin. C’est dans ce cadre internationaliste qu’il part au Zimbabwe comme reporter. Chroniqueur au sulfureux Idiot international, il aspire déjà à une synthèse nationale-patriotique et participera, en mai 1993, avec Marc Cohen, Jean-Edern Hallier et l’ex-dirigeant de la Gauche prolétarienne (devenue depuis lors souverainiste) Jean-Paul Cruse à l’appel « Vers un front national » qui sera publié en « une » du journal. Comparable aux tentatives des néo-socialistes d’avant-guerre, ce texte propose « une politique autoritaire de redressement du pays », rassemblant « les gens de l’esprit contre les gens de la chose, la civilisation contre la marchandise – et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde […] sous les ordres de Wall Street, du sionisme international, de la bourse de Francfort et des nains de Tokyo » et appelle à la constitution d’un « front » regroupant « Pasqua, Chevènement, les communistes et les ultra-nationalistes » pour « un violent sursaut de nationalisme, industriel et culturel ». Des convergences se créent, des rencontres se font, un débat s’instaure en dehors des clivages politiques traditionnels. C’en est trop. Dès le mois suivant, Didier Daeninckx dénonce les convergences « rouges-brunes », accusations qui seront reprises par Le Canard enchaîné, Libération et Le Monde. À peine naissant, le supposé « complot rouge-brun » est pratiquement étouffé dans l’œuf. Il faudra attendre quinze ans pour voir apparaître de nouvelles convergences.
Après une tournée de conférences au Brésil sur la création de mode, il s’exile au Pays basque pour l’écriture de Sociologie du dragueur (Blanche, 1996), une commande de Franck Spengler (fils de Régine Deforges). Homme à femmes, ce séducteur quasi professionnel connaît son sujet avec « sept cents conquêtes au compteur ». Antiféministe, il poursuit sur sa lancée avec Vers la féminisation ? (1999), jouant au passage son propre rôle dans le film de Catherine Breillat Parfait Amour ! (1996).
C’est à cette période qu’il devient « un bon client » des plateaux de télévision grâce à une bonne répartie et un sens certain de la formule lapidaire. On le verra dans les émissions de Christophe Dechavanne, Évelyne Thomas (émissions produites par son ami Jean-Luc Delarue), Thierry Ardisson (avec qui il partage un intérêt pour le révisionnisme historique et pour qui il a travaillé à l’époque d’Interview), ou encore chez Paul Wermus, qui le sollicitera pour des « duels » dans VSD. Après l’échec de son film Confession d’un dragueur (2000), lynché par la critique, cet agitateur d’idées réglera abruptement ses comptes avec l’intelligentsia de gauche dans Jusqu’où va-t-on descendre ? (2002). Écrit sous forme d’abécédaire, il dénonce, avec verve, les œillères partisanes, le conformisme petit-bourgeois de la gauche et le politiquement correct. Courageusement, il critique le comique Dieudonné M’Bala M’Bala, alors chantre de l’antiracisme et habitué des plateaux de télévision :
« Me permettrais-je de supposer, en guise de chute, que si Dieudonné s’énerve sur le populo français, celui-là même qui en a fait une vedette de notre beau pays si peu raciste, en payant pour voir ses spectacles, c’est peut-être qu’il lui démange de montrer du doigt la communauté logiquement désignée par la revendication d’une plus juste représentation des “communautés visibles” ? Une “communauté invisible”, certes surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo. »
Il sera entendu par l’intéressé, et les deux hommes se rencontreront. Plus tard, Soral défendra Dieudonné et les deux artistes lieront leur trajectoire personnelle.
Le 25 avril 2002, il est l’invité de Campus, l’émission de Guillaume Durand, en même temps que Bernard-Henri Lévy, qui exigera qu’Alain Soral soit décommandé, appelant le présentateur pendant la nuit.
Ses prises de position sur le communautarisme gay (« Qu’il soit réactionnaire de persécuter les pédés n’implique pas qu’il est progressiste de se faire enculer ») et la publication d’un livre du « barebacker » Erik Rémès entraînera le saccage des locaux de son éditeur par les activistes d’Act Up : « Nous exigeons que Franck Spengler interrompe la publication des livres haineux d’Erik Rémès et d’Alain Soral » (avril 2003), action qui intervient peu après la sortie de Socrate à Saint-Tropez (Blanche, 2003).
Toujours engagé à gauche mais de moins en moins conformiste, dans un contexte de sortie d’un nouvel ouvrage, Misère du désir (2004), le « fils naturel de la dialectique et du populisme » entre au comité de soutien de la liste Euro-Palestine en vue des élections européennes de 2004. Son ami Dieudonné figure sur cette liste. À l’été 2004, il donne une longue interview à Alain de Benoist dans la revue Éléments. Le 20 septembre 2004, dans l’émission Complément d’enquête (France 2) consacrée à l’affaire Dieudonné, Alain Soral (il dira avoir été piégé) déclare :
« Quand, avec un français juif sioniste, tu commences à dire : Y’a peut-être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. C’est pas systématiquement la faute de l’autre totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds. Parce qu’en gros, c’est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait 2 500 ans que chaque fois qu’ils mettent les pieds quelque part, ils se font dérouiller. Tout de même faut se dire : c’est bizarre, c’est que tout le monde a toujours tort sauf eux. »
Pour cette sortie historique, il sera condamné à 3 000 euros d’amende (aggravée en appel) pour complicité de provocation à la discrimination ou à la haine raciale. À la suite de la diffusion de l’émission, il reçoit des menaces et demande une protection policière. Il ne l’obtiendra pas et sera agressé la semaine suivante lors d’une dédicace dans la librairie Au pays de cocagne.
Dieudonné viendra le soutenir (bien que l’agression soit filmée, la police n’identifiera pas les auteurs). Pierre Tévanian (présent sur Euro-Palestine, et signataire de l’Appel des indigènes de la République) prend alors position contre Soral, l’accusant de « racisme et de chauvinisme », ce qui entraîne la démission de Dieudonné en soutien à celui qui l’avait défendu après son sketch sur le colonialisme juif chez Marc-Olivier Fogiel en décembre 2003.
Désormais victime d’une fatwa télévisuelle (cf. Tout le monde en parle du 11 décembre 2004), Soral se rapproche des milieux nationaux-populistes (il signera la pétition pour la libération de Michel Lajoye et apportera son soutien à Bruno Gollnisch poursuivi à Lyon à propos des chambres à gaz homicides). Il rejoint finalement, de façon officieuse, le Front national en 2005, y inspirant, en septembre 2006, le fameux discours de Valmy de Jean-Marie Le Pen, véritable tournant historique. Marine Le Pen dira avoir discuté une demi-douzaine de fois avec lui : « On a confronté nos idées et on est tombé d’accord sur la même ligne » (Libération, 20 novembre 2006), c’est-à-dire une ligne « nationale-républicaine », à distance du libéralisme reaganien d’un Jean-Marie Le Pen au début des années 80. C’est par son biais que Dieudonné effectuera un passage très remarqué à la Fête des BBR 2006 (par la suite, le président du FN deviendra le parrain de la fille du comique).
Alter-nationaliste, en août 2006, il se rendra en Syrie et au Liban avec Thierry Meyssan, Dieudonné et Frédéric Chatillon. Il sera agressé, une nouvelle fois, dès son retour, le 13 septembre 2006. Il officialise son adhésion au Front national (parlant de « coming out »), le 1er décembre 2006, sur RMC, ce qui lui vaudra, le lendemain, d’être expulsé par la police de la journée de dédicace de l’Institut d’études politiques de Paris, sur demande de Richard Descoings, alors qu’il figurait parmi les invités.
Après la présidentielle de 2007 où il aura tenté de mettre au centre du discours la question sociale, il expliquera : « Le Pen méritait la France, mais la France ne méritait pas Le Pen. » Il annonce qu’il votera Ségolène Royal au second tour. En novembre 2007, Jean-Marie Le Pen le nomme au comité central du FN, chargé de la question sociale et du problème des banlieues. Il quittera finalement le parti avec fracas (cf. sa lettre ouverte « Marine m’a tuer »), le 1er février 2009, après la désignation de Jean-Michel Dubois comme tête de liste aux élections européennes en Île-de-France de 2009, alors qu’il pensait être « le meilleur pour porter la contradiction aux bobos ». Il apportera toutefois son soutien à Marine Le Pen (RMC, 9 février 2009) : « J’ai quitté le Front national pour défendre des idées qui sont, par ailleurs, exactement celles que vient de défendre Marine Le Pen à l’antenne et je la soutiens inconditionnellement dans ce combat ! » À ces mêmes européennes de 2009, il intègre finalement la Liste antisioniste (à la 5e place) initiée par le Parti antisioniste et Dieudonné en Île-de-France (1,3 %). En vue de la présidentielle de 2012, il appellera au vote Front national.
source : égalitéetreconciliation information a prendre avec recul