Les tests de prédisposition génétique arrivent en France
Ça ressemble à de la science-fiction, et pourtant : désormais, grâce à un simple test à faire à la maison, on peut connaître notre prédisposition à développer certaines maladies... et agir en prévention. On vous explique tout.
On le sait : dès la naissance, certaines personnes vont être plus sensibles que d'autres à certaines maladies – cancer, diabète, maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson, maladie de Crohn... C'est le principe de la prédisposition génétique.
Bonne nouvelle : grâce aux progrès de la science (notamment en matière de connaissance du génome humain), il est aujourd'hui possible de « décoder » l'ADN d'un individu afin de déterminer sa sensibilité à diverses maladies, liées à des facteurs génétiques. Et si, jusqu'ici, seuls les professionnels de la santé avaient accès à cette technologie, celle-ci est maintenant disponible pour le grand public : grâce à un simple test à faire à la maison, on peut désormais savoir quelles sont les maladies dont on doit se méfier...
Aux États-Unis, le phénomène n'est pas nouveau : depuis 2006, 1 million de tests de prédisposition génétique ont été vendus outre-Atlantique par 23andme. Un outil quasi-futuriste qui vient tout juste d'être importé en Europe par Prevetys.
Comment ça marche ? Le principe est assez simple : on reçoit un test salivaire à la maison, que l'on renvoie ensuite à un laboratoire spécialisé. Celui-ci va analyser les variations génétiques présentes au niveau des chromosomes pour évaluer notre sensibilité à plus de 50 maladies – obésité, diabète, mucoviscidose, myopathies, cancer... Deux mois plus tard environ, les résultats arrivent directement par e-mail : on peut alors découvrir quelles sont les maladies auxquelles nous sommes génétiquement prédisposés.
Plutôt fiables, ces « auto-tests » ont d'ailleurs été validés par l’agence américaine de référence dans le secteur de la santé (la FDA) pour ce qui concerne la prédisposition génétique aux maladies d'Alzheimer et de Parkinson.
À quoi ça sert ? Se savoir prédisposé à une pathologie, ça permet d'abord de « corriger » certaines habitudes de vie afin d'éviter l'apparition de la maladie en question. Par exemple, si le test révèle une sensibilité particulière au diabète, on pourra d'ores et déjà commencer à surveiller notre glycémie et à réduire notre consommation de sucres raffinés au quotidien. Et si l'analyse révèle une prédisposition à l'obésité, ce sera l'occasion de s'inscrire au yoga, à l'aquagym ou à la zumba pour préserver notre silhouette !
Outre la mise en place de comportements préventifs, ces tests permettent également une surveillance médicale particulière... et des dépistages plus précoces. Car, c'est prouvé : plus la maladie est dépistée tôt, plus les chances de guérison sont élevées – c'est notamment le cas du cancer du sein, qui est guéri dans 90 % des cas lorsque le diamètre de la tumeur est inférieur à 1 cm.
Bien qu'utiles, ces tests présentent quand même une limite majeure : en effet, l'apparition d'une maladie ne dépend pas uniquement de notre ADN – des facteurs comportementaux et environnementaux entrent également en jeu. Ainsi, concrètement, même si le test salivaire affirme que votre sensibilité au cancer du poumon est plus faible que la moyenne, vous n'êtes pas pour autant protégé contre cette maladie : d'après l'Institut National du cancer, un homme fumeur a près de 10 fois plus de risque d'être atteint d'un cancer bronchique qu'une personne qui n'a jamais fumé... prédispositions génétiques ou pas.
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