En France, une tombe du Soldat inconnu a été installée sous l'arc de Triomphe de la place de l'Étoile à Paris le 11 novembre 1920. Il s'agit d'un soldat non identifié (reconnu français), qui représente tous les soldats tués au cours de la Première Guerre mondiale. En 1923, une flamme éternelle est allumée ; elle est ravivée tous les soirs à 18h30 (cérémonie débutant vers 18h00).
La tombe est faite en granite de Vire.
le choix du soldatAuguste Thin, soldat de deuxième classe du 132e régiment d'infanterie, alors âgé de vingt et un ans, avait été chargé de désigner, le 8 novembre 1920, le soldat inconnu qui reposera sous l'arc de Triomphe.
Huit corps de soldats ayant servi sous l'uniforme français mais qui n'avaient pu être identifiés ont été exhumés dans les huit régions où s'étaient déroulés les combats les plus meurtriers : en Flandres, en Artois, dans la Somme, en Île-de-France, au Chemin des Dames, en Champagne, à Verdun et en Lorraine.
Le 9 novembre 1920, les huit cercueils de chêne ont été transférés à la citadelle de Verdun, dans une casemate où ils ont été plusieurs fois changés de place pour préserver l'anonymat de la provenance de chacun d'entre eux.
Le 10 novembre, les cercueils ont été placés sur deux colonnes de quatre dans une chapelle ardente dont la garde d'honneur fut confiée à une compagnie du 132e régiment d'infanterie. André Maginot, ministre des Pensions, s'est avancé vers un des jeunes soldats qui assurait la garde d'honneur, Auguste Thin, engagé volontaire de la classe 1919, fils d'un combattant disparu pendant la guerre, pupille de la nation.
Il lui tendit un bouquet d'œillets blancs et rouges, et lui exposa le principe de la désignation : le cercueil sur lequel ce jeune soldat allait déposer ce bouquet serait transféré à Paris et inhumé sous l'arc de Triomphe.
« Il me vint une pensée simple. J'appartiens au 6e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c'est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai. »Partant par la droite, Auguste Thin a fait un tour, puis il a longé les quatre cercueils de droite, a tourné à gauche, est passé devant le 5e et s'est arrêté devant le 6e cercueil sur lequel il a déposé son bouquet et s'est figé au garde-à-vous.
L'inhumationAprès que le deuxième classe Auguste Thin fit son choix le 10 novembre 1920, le cercueil du soldat inconnu quitta Verdun dans la foulée sous escorte militaire. Il fut transporté à Paris par train et veillé toute la nuit place Denfert-Rochereau. Le cercueil fit une entrée solennelle sous l'arc de Triomphe le 11 novembre 1920, mais ne fut mis en terre que le 28 janvier 1921.
La tombe a été profanée le 23 août 1927 par des communistes lors d'une émeute, cela été une des raisons évoquées par les Croix-de-Feu au moment de leur création.
La flammeLa flamme jaillit d'une gueule de canon placée au centre d'un bouclier de bronze, d'où rayonne une frise de glaives ciselés.
Suite à l'idée de faire brûler une flamme en permanence, idée émise début 1921 par le sculpteur ariégeois Grégoire Calvet, puis en octobre 1923 par l'écrivain-journaliste Gabriel Boissy, Jacques Péricard proposa de faire ranimer celle-ci chaque jour par des anciens combattants et l'opinion publique soutint ce projet. L'architecte Henri Favier dessina la bouche à feu (gueule d'un canon braqué vers le ciel, encastré au centre d'une sorte de rosace représentant un bouclier renversé dont la surface ciselée est constituée par des glaives formant une étoile) qui fut réalisée par le ferronnier d'art Edgar Brandt. La flamme sacrée sous l'arc de Triomphe fut ainsi allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 à 18 heures par André Maginot, ministre de la Guerre, tandis que les troupes du 5e régiment d'infanterie présentaient les armes et que la musique jouait la Marche funèbre de Chopin.