Le mystère de l'Oiseau Blanc
C’est l’une des énigmes les plus fascinantes de l’aviation. Il y a 86 ans, l’Oiseau blanc de Nungesser et Coli disparaissait alors qu’ils tentaient de réaliser la première traversée de l'Atlantique.
Treize jours avant Lindbergh, le flamboyant Charles Nungesser et son navigateur décollaient du Bourget pour traverser l'Atlantique à bord de 'L'oiseau blanc'. Retour sur une mystérieuse disparition entrée dans la légende.
L'Oiseau blanc est un avion biplan qui a disparu le 8 mai 1927 avec ses deux pilotes, les Français Charles Nungesser et François Coli, lors de la première tentative de traversée aérienne de l'océan Atlantique Nord sans escale entre Paris et New York.
Le 8 mai 1927, les deux pilotes français ont décollé du Bourget, passé Etretat, mais ils ne sont jamais arrivés à New-York. Leur avion, l’Oiseau blanc, a disparu quelque heures plus tard en mer. Soit douze jours avant que Charles Lindbergh sorte vainqueur de cette épopée, en réussissant la traversée à bord du célèbre Spirit of Saint Louis.
Le 22 mai 1927, Charles Lindbergh réussit la première traversée de l’Atlantique en avion. Mais était-il réellement le premier ? Treize jours plus tôt, l’aviateur français Charles Nungesser et son navigateur François Coli décollaient du Bourget à destination de New York. Héros inégalé du combat aérien et auteur de quelques exploits mémorables, Charles Nungesser, qui roule en Rolls bien qu’il soit ruiné, a l’audace flamboyante. Et dispose de tous les atouts pour relever ce nouveau défi. Mais d’abord annoncés comme vainqueurs, lui et son copilote ont en réalité disparu après Terre-Neuve. Leur avion, le mythique Oiseau blanc, reste introuvable aujourd’hui encore. Pour comprendre l’acharnement de nombreux passionnés à rechercher l’épave depuis plus de quatre-vingts ans, le film retrace, par la voix de Charles Berling, l’extraordinaire parcours de l'aviateur et les circonstances étranges de sa disparition, devenue légendaire.
L'Oiseau blanc décolle de l'aéroport du Bourget, près de Paris, à 5 h 18. Nungesser a besoin de 900 mètres pour faire décoller les 4 864 kg de l'appareil. Peu après, à hauteur de Gonesse, le train d'atterrissage est largué. C'est l'unique relique confirmée de l'avion ; il est exposé au Musée de l'air et de l'espace du Bourget. Après leur décollage, les aviateurs sont escortés par plusieurs avions, dont l'un est piloté par un employé de Levasseur, Carniaux. Selon son témoignage, Nungesser et Coli ont survolé successivement Enghien, Montmorency, Pontoise, Meulan, Mantes-la-Jolie, Vernon, Elbeuf, Rouen, Duclair, Caudebec-en-Caux, Bolbec et Étretat.
À Étretat, à 6 h 48, l'escorte quitte l'Oiseau blanc qui fait cap au 300° vers la côte anglaise. C'est la dernière fois que l'appareil est aperçu avec une certitude absolue. Il vole alors à une altitude comprise entre 200 et 300 m et à une vitesse d'environ 130 à 150 km/h, inférieure aux 185 km/h estimés lors des essais du fait du poids du carburant. Cependant, le vol semble se dérouler normalement. La Manche est couverte d'une légère brume.
À 7 h 45, le commandant du sous-marin britannique H.50 aperçoit un biplan blanc avec des marquages bleu-blanc-rouge sur la dérive volant à une altitude de 300 m, à 20 milles nautiques au sud-ouest de la pointe des Needles, sur l'île de Wight. L'avion est ensuite identifié par un habitant de la ville irlandaise de Dungarvan à 10 h 10, puis par un prêtre de Carrigaholt à 11 heures.
Dans l'après-midi du 9 mai, à New York, une importante foule se rassemble pour assister à l'exploit de Nungesser et Coli. Des dizaines de milliers de personnes se pressent à Battery Park pour embrasser le panorama du port de New York et de la statue de la Liberté où l'Oiseau blanc doit amerrir. Des rumeurs circulent : l'avion aurait été aperçu à Terre-Neuve ou survolant Long Island20. Le succès du vol de Nungesser et Coli est annoncé, à Paris, vers 23 heures à l'Aéro-Club de France. Plusieurs journaux français, dont La Presse, relaient l'information, mais ni l'Oiseau blanc ni ses pilotes ne seront jamais revus. Dans la nuit, des dépêches venant des États-Unis démentent l'arrivée des aviateurs à New York. Les 3 800 litres de carburant embarqués permettent une autonomie de quarante heures; une fois ce délai écoulé, il faut se rendre à l'évidence : l'appareil et son équipage ont disparu. L'inquiétude ayant germé, de part et d'autre de l'Atlantique, devant l'absence de nouvelle de Nungesser et Coli, laisse la place à la consternation.
La disparition de l'Oiseau blanc est considérée comme l'un des plus grands mystères de l'histoire de l'aviation. De nombreuses hypothèses ont circulé sur le sort de l'appareil et de ses deux aviateurs, mais la plus communément admise est qu'ils ont été pris dans un grain ou dans le brouillard et précipités dans l'océan. Toutefois, plusieurs enquêtes effectuées à partir des années 1980 laissent supposer que l'Oiseau blanc aurait atteint Terre-Neuve et se serait écrasé sur cette île ou vers Saint-Pierre-et-Miquelon, ou encore près de la côte du Maine, aux États-Unis
Quatre-vingt-six ans après les faits, que reste-t-il de l’Oiseau blanc ? Charles Nungesser et François Coli auraient-ils été les premiers à réaliser la grande traversée de l’Atlantique ? Si le mystère de l’Oiseau blanc demeure, la question est romanesque et passionnante…
L'Oiseau blanc a laissé un important héritage : il est évoqué dans quelques films, chansons et musées. De nombreuses rues, en France, portent les noms de Nungesser ou Coli. Une statue ainsi qu'un mémorial ont été érigés à l'aéroport Paris-Le Bourget, leur point de départ, et à Étretat3, où ils ont été aperçus pour la dernière fois depuis la France.